sábado, 16 de febrero de 2013

Sous Commandant Pedro


Le Sous-Commandant Pedro ou La Larga Vispera

"J'allume ma pipe et de la main je fais signe vers les lointains. Pedro regarde dans la même direction, se lève et dit, se dit, nous dit: -Oui, on commence à voir l'horizon."
Sous-Commandant Marcos
26 octobre 2003


Le Sub l'appelle Mon Frère. En 2003, les femmes de La Realidad ne peuvent l'évoquer, dix ans après son décès, sans que des larmes viennent leur troubler la vue, les insurgés du 1er janvier 1994 parlent de lui avec un respect et une tendresse non dissimulée. Les communiqués zapatistes lui rendent régulièrement hommage.

Le calendrier et la géographie

Mort le 1er janvier 1994 lors du soulèvement zapatiste, il est l'un des six fondateurs de l'EZLN, le 8 novembre 1983.

Héctor Ochoa, alias Sous-Commandant Pedro, est né un 26 octobre (dixit le Sub), au DF. Sans doute en 1963. Ou en 1962. Mais bon, il y a calendrier et calendrier, géographie et géographie…
Alors qu'il travaille pour la Pemex, la compagnie des pétroles mexicains, à Macuspana, dans le Tabasco, il intègre le FLN (Frente de Liberación Nacional). C'est là sans doute qu'il se forme aux mouvements de masse et aux tactiques de la guérilla.

Lors de la "Larga Vispera" cette longue veille zapatiste qui s'étendit sur les dix années précédant le soulèvement, et durant laquelle des hommes et des femmes se sont organisés et ont lutté pour que le monde entende enfin ce qu'ils avaient à lui dire, Héctor Ochoa, alias Sous-Commandant Pedro, concentre ses efforts sur le territoire tojolabale, dans la région de Las Margaritas.

Désigné Chef de l'Etat-Major et Commandant en Second lors de la rébellion, il a pour mission de prendre le chef-lieu de Las Margaritas, puis de poursuivre par l'attaque de la caserne de Comitán, à vingt kilomètres de là.

Alors que ses troupes ont pénétré dans Las Margaritas, et que tout est calme sur la place centrale de la ville, il sort, accompagné de deux hommes. Atteint par une balle tirée par un homme embusqué, il ne survivra pas à ses blessures. La piqûre d'adrénaline du lieutenant de santé Gabriela ne sera d'aucun secours contre la gravité de l'impact.

Sous le passe-montagne
 Enterré dans la communauté zapatiste de La Realidad, le Sous-Commandant Pedro est une légende. Décrit comme grand fumeur de Alas et amateur inconditionnel de café, il aimait jouer au football avec les gamins des villages, leur apprenait le jeu d'échecs, portait une attention respectueuse aux anciens.



Ceux qui l'ont connu évoquent sa gaîté, son enthousiasme, la force qu'il était capable de leur communiquer, et affirment qu'il adorait danser, notamment sur les notes du "Cheval Blanc".
Les insurgés disent qu'il aimait marcher, (mais mieux vaut aimer cela quand on est guérillero zapatiste !) qu'il leur apprenait à se déplacer, la nuit, sans lumière, et qu'il était d'une grande patience quand il s'agissait de donner des explications. Mais aussi, clandestinité oblige, d'une sévère intransigeance sur la sécurité et la discrétion lorsqu'il fallait aller d'un camp à un autre, ou parler dans les villages.

On commence à voir l'horizon

"Qu'importe où nous surprendra la mort, disait le Che. Qu'elle soit la bienvenue, pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu'une autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d'autres hommes se lèvent." C'est fait, Pedro. Viva Marcos ! Viva Moise ! Les compañeros et compañeras n'ont jamais posé les armes. Et, chose inattendue, des hommes se sont levés partout dans le monde, pour entendre la parole zapatiste, la soutenir et lutter en apprenant d'elle. La Otra est vivante dans ceux qui y adhèrent.
Marcos dit de Pedro qu'il aimait regarder les cartes; et si c'était pour préparer le soulèvement, ouvrir des voies dans la Lacandone ou les Altos, sans doute s'y penchait-il aussi comme on se penche sur les possibles d'un Autre Monde.
Oui, on commence à voir l'horizon. Et même très clairement. Jamais on ne l'avait vu aussi distinctement. La grande machine du néo-libéralisme se fissure de tous côtés, la brute craque; elle va bien finir par crever sous le poids de son orgueil dément.




Moise Releve le SousCommandant Marcos



Dans son tout premier communiqué, le sous commandant Moise a annoncé ce qui serait la relève du Sous Commandant Marcos, qui depuis 1994 a été le porte-parole et l´auteur de nombreux documents qu´a diffusé l´Armée Zapatiste de Libération Nationale.

Alors qu´une certaine amertume se lisait dans les nombreux communiqués actuellement diffusés par le Sup Marcos, et après l´annonce de la fin de l´autre Campagne pour passer à une autre étape, le Sup Marcos a présenté publiquement le Sous Commandant Insurgé Moise dans un communiqué divulgué la nuit de mercredi.

Dans le texte publié ce vendredi et signé par le nouveau dirigeant zapatiste, Moise assume son origine indigène et assure que depuis une décennie il se prépare dans les rangs du groupe armé.

 
"le temps est venu et son moment aussi" commence le Sous Commandant Moise et ajoute "comme ces temps qui amènent tous les êtres humains, que ce soient des bonnes ou des mauvaises personnes, l´un nait, arrive et meurt, et part. Ce sont des temps. Mais il y a un autre temps ou d´aucuns peuvent décider par ou marche, lorsqu´il est temps de voir le temps, c´est à dire qu´il peut déjà entendre la vie comme la vie doit être ici, dans ce monde ou personne ne peut en être maitre."

De manière allégorique, Moise soutient que Marcos se retire pour surveiller les fenêtres alors que lui surveillera la porte: En usant une métaphore, il semble indiquer que Marcos requiert des soins médicaux, ce que corroborait les versions disant que se trouverait malade depuis des années, probablement du poumon.

"J´écris au nom de tous et toutes les zapatistes, bien que l´ordinateur du sup ne marche plus, et que j´ai vu qu´il était sorti pour le réparer et je lui ai demandé ce qu´arrivait a son ordinateur, et il me dit que le Zuich est cassé, il me dit, j´ai juste dit ah, et il prend un burin et un marteau de 5 kilos. C´est bon, tu ne vas pas le réparer j´ai dit. Et il m’a dit que je devais vous parler, moi a vous pour que vous sachiez qui se charge de protéger la porte, tout comme nous allons vous connaitre a vous pour ce que vous nous écrivez et dites de toute part et ce que vous nous raconter et avez raconté comme compañeras et compañeros que nous sommes de la Sexta"

Dans son communiqué, Moise adule a un ancien le Sous Commandant Pedro, qui selon certaines versions seraient mort en 1994 durant la prise de la municipalité de las margaritas. Sa place a été prise précisément par Marcos.

"Et maintenant nous nous souvenons d´un compañero inoubliable pour nous tou-t-e-s les zapatistes le SubPedro qui dans les derniers jours de décembre 1993 nous a dit: Apprenez compas, car un jour ce sera a vous"
 
Cependant il avertit que le sous commandant Marcos ne se retire pas mais qu´il continuera avec ses tâches de protéger et de regarder a partir de la fenêtre, Moise réitère que maintenant il réalisera quelques-unes de ces responsabilités.
"donc compas, vous savez que maintenant je suis le chargé de la porte, d´être attentif de la nouvelle forme de travailler avec les compagnons qui viendront apprendre ce qui a pris des années a construire a mes compañer@s zapatistes, ce que nous sommes aujourd´hui.

Le SousCommandant Moise, fait un appel a l´organisation Civile, à suivre l’exemple des communautés de l´EZLN qui s´autogouverne avec les dites Juntes de Bons Gouvernement


solidaridad compa kuy



SOLIDARITE POUR LE COMPAÑERO KUY ET TOUTES LES VICTIMES DE LA REPRESSION DU 1ER DECEMBRE DENONCANT LA FRAUDE ELECTORALE DE ENRIQUE PEÑA NIETO

Le 1er décembre 2012, dans différents états du pays des milliers de personnes ont manifesté contre 
l´imposition de Enrique Peña Nieto comme président, qui a marqué le premier jour de son investiture par une politique répressive, frappant, enfermant et violentant sexuellement a ceux qui usèrent légitimement leur droit de protester.

Francisco Kuykendall, compagnon de l´autre campagne, maintenant Sexta, a été un des blessés grave, et se trouve actuellement hospitalisé après que la police lui ait tiré dessus une grenade de gaz lui provoquant une fracture crânienne.
 
Nous responsabilisons le gouvernement fédéral priiste de Enrique Peña Nieto (epn), au gouvernement du PRD du districto Federal et au gouvernement du PAN de l´état de Jalisco

Nous exigeons la justice pour Kuy et toutes les victimes de cette date de la ville de Mexico et de Guadalajara

Kuy résiste et besoin de la solidarité de tous les gens honnêtes et simples pour qu’ il puisse continuer a être pris en charge, et pour que depuis la culture et l´art il puisse continuer a dire a ceux d en haut qui nous oppriment, expulsent, dévalorisent, et exploitent en construisant cette autre forme d exprimer la vie et la dignité

Soutien Kuy avec une donation pour son hospitalisation au compte
2824024214 BBVA BANCOMER au nom de EVA PALMA PASTRANA

CARTE DE LA RED CONTRE LA REPRESSION CHIAPAS


CHIAPAS FEVRIER 2013

Savez-vous quelle fut la première brutalité qu´a fait Peña Nieto comme Président?

Le 1er décembre a 9.30. Un homme de 67 ans arrive près de San Lazaro pour une manifestation pour empêcher la violence durant la prise de possession du nouveau pantin des gouvernants, cet homme, voulait simplement manifester contre le mauvais gouvernement et spécialement contre Enrique Peña Nieto, assassin, violeur, bourreau et répresseur professionnel

Lui marchait seulement pour arriver a la manifestation, mais d un coup

BANG

Le bruit sourd d une grenade lacrymogène. Le bruit d ambiance des manifestations du 1er décembre

PUM PAM

Les images suivantes furent le crane d un homme ouvert, exposant sa masse cérébrale. Derrière les barrières de sécurité la force publique des milliers de personne en uniforme, des milliers d´assassins potentiels, l un d´eux fut celui qui tira, Sur le sol une grosse flaque de sang, une fois de plus

PUM
 
Entre les grenades et les gaz, la solidarité. Arrivent des hommes, étudiants, jeunes et femmes. Bien que les policiers continuent de tirer des balles de caoutchouc pour qu´ils ne s´approchent pas, les manifestants font bouclier autour de l´homme gravement blessé, et entre les balles inventent un chemin, ils le portent a plusieurs et l´écartent de ces milliers d´assassins salariés pour défendre un infâme pouvoir

PAM PUM
 
Il y a d´autres blessés graves, un étudiant du nom de José Uriel Sandoval Diaz est atteint par un projectile qui lui explose a la figure, il perd un œil, son nez est fracturé, et ses poumons endommagés. D´autres devront se rendre a l´hôpital pour recevoir des soins pour des blessures par balles ou des coups de policiers
 
PLus de 100 innocents sont détenus. Par exemple un professeur de l´université qui faisait des achats dans le centre, il ne voulait même pas manifester, mais ils l´ont emmené et frappé, de nombreux étudiants de théâtre dont leur délit était de présenter une représentation dans le centre historique loin du palais présidentiel

L´homme au crane ouvert est notre frère: Juan Francisco Kuykendall Leal, le compa Kuy de la Sexta. Nous l´avons vu dans des œuvres de théâtre contre le pouvoir, dans des concentrations pour la liberté des prisonniers politiques, durant des évènements de solidarité avec les communautés zapatistes. L´un de nous et un parmi mille, des centaines de milliers qui sont écœurés par l´exploitation, les expulsions, la répression
 
Entre les gaz la mémoire court d´un certain mois de mai a Atenco, ou cette maudite grenade qui a laissé dans le coma durant plus d´un mois et fini par assassine le compañero Alexis Ollin Benhumea. La même arme, les mêmes uniformes, les mêmes ordres du même criminel au pouvoir, la même brutalité

Actuellement notre compañero Kuy est sorti du coma et malgré deux chirurgies réalisée et qui furent positive, son état continue d´être grave.

Qui sait ce qu´il se passe dans la tète de Kuy, s´il nous reconnait parfaitement nous ne le savons pas, il ne peut pas parler il peut juste bouger et avec grandes difficulté, le bras et la jambe droite, Ce que si il peut sentir c´est la qualité du traitement que lui font toute sa grande famille de la Sexta.
 

Il est urgent de continuer de nous solidariser. Entre tous et toutes, adhérents de la Sexta, Sympathisants, travailleurs étudiants personnes de cœurs humbles et simple, artistes, chômeurs et tous et toutes les autres, nous devons accompagner notre compañero Kuy pour que se résolve sa situation clinique, laquelle est très délicate, et pour que justice se fasse sur les atrocités commises contre les manifestants du 1er décembre ordonnées par le gouvernement Fédéral PRI et le gouvernement du DF PRD

PUM BAM BUM

Les tirs continuent. Dans beaucoup de géographie, et au long de tout le calendrier. Hier Alexis, aujourd hui Kuy et demain nous??

JUSTICE POUR KUY
FIN DE LA REPRESSION
LIBERTE IMMEDIATE AUX PRISONNIERS POLITIQUES
QUE MEURT LE MAUVAIS GOUVERNEMENT

Réseau contre la répression Chiapas

viernes, 15 de febrero de 2013

Subcomandante Moisés


Presenta Marcos al subcomandante Moisés; escucharlo y mirarlo 

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Hermann Bellinghausen Periódico La Jornada - Viernes 15 de febrero de 2013, p. 21


La Jornada

El subcomandante Marcos, vocero del Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), presentó públicamente al subcomandante insurgente Moisés en un comunicado divulgado la noche del miércoles, pidiendo que lo escuchen; es decir, que lo miren y así nos miren. Conocido desde 1994 como mayor, y más recientemente como teniente coronel, Moisés es uno de los muchos que somos; él cuida nuestra puerta y en su palabra también hablamos los todos y todas que somos.



En Mirar la noche que somos, quinta entrega de la serie Las Miradas, del mando rebelde, Marcos anunció asimismo que este jueves daría a conocer un mensaje a “nuestros compañeros de la Sexta”, en el día en que los zapatistas, las zapatistas honramos y saludamos a nuestros muertos.

Añadió: Nuestro afán no es otro que el hacerles saber que es a ustedes a quienes nos dirigimos y, de manera muy especial, a quienes ustedes decidan poner al otro lado del puente de nuestra mirada.

El ahora subcomandante Moisés, uno de los primeros cuadros indígenas del ejército rebelde en los años de clandestinidad y formación, de origen tzeltal, tuvo a su cargo durante muchos años, después del levantamiento de 1994, la región tojolabal en la cañada de Las Margaritas y el sur de la selva Lacandona. Su primera aparición pública fue el 16 de febrero de aquel año, al encabezar la entrega, en Guadalupe Tepeyac, del general y ex gobernador Absalón Castellanos Domínguez, tomado prisionero por los rebeldes el primero de enero.

En el nuevo comunicado, Marcos escribe sobre la nueva etapa de su lucha: “Hace muchas lunas: luna nueva, nuevita, como asomándose ella, apenas para ver las sombras de abajo, y entonces. Llega él-somos. Sin necesitar papeles de consulta o apoyo, su palabra va dibujando las miradas de quienes acá mandan y a quienes obedecemos. Al terminar, miramos. El mensaje de los pueblos es claro, corto, sencillo, contundente. Como deben ser las órdenes.

Nosotros, nosotras, soldados, nada decimos, sólo miramos, pensamos: es muy grande. Eso ya no es sólo de nosotras, de nosotros, ni sólo de los pueblos zapatistas. Ni siquiera es sólo de este rincón, de estas tierras. Es de muchos rincones, de todos los mundos.

"Hay que cuidarlo –decimos todas-somos, y sabemos que hablamos de eso, pero también de él-somos”, añade. En un breve coro de voces, los zapatistas expresan: Hay que hablar con nuestros muertos. Ellos nos señalarán el tiempo y el lugar. Mirando a nuestros muertos, abajo, los escuchamos.

“Hace unas pocas lunas, llovía…
–¿Ya? Pensamos que iban a tardar más tiempo.
–Pues sí, pero así está.
–Bueno, ahora fíjate bien lo que te vamos a preguntar: ¿Quieren que volteen a mirarlos?
–Quieren, se sienten fuertes, están fuertes. Dicen que eso es de todos, de todas, de nadie. Dispuestos, dispuestas están, dicen.
–Pero, ¿te das cuenta de que no sólo van a mirarnos los que son como somos, también los Mandones de uno y otro lado que odian y persiguen lo que somos?
–Sí, va en nuestra cuenta, sabemos. Nuestro turno, tu turno.
–Bueno, sólo falta el lugar y la fecha.
–Aquí –y la mano señala el calendario y la geografía.
–La mirada que provoquemos con esto ya no será la de la lástima, la pena, la compasión, la caridad, la limosna. Habrá alegría en quienes son como somos, pero coraje y odio en los Mandones. Nos van a atacar con todos sus medios.
–Sí, les dije. Se miraron, pero así dijeron: Queremos mirar y mirarnos con los que somos aunque no sepamos ni sepan que son lo que somos. Que nos miren queremos. De los Mandones estamos listos, listas, dispuestas, dispuestos estamos.
–¿Cuándo, dónde entonces? –se ponen calendarios y mapas sobre la mesa.
–En la noche, cuando amanezca el invierno.
–¿Dónde?
–En su corazón.
– Y también: “–¿Cuándo?
–Cuando hablan nuestros muertos.
–¿Dónde?
–En su corazón”.



MÉXICO, D.F. (apro).- En su primer comunicado, el subcomandante Moisés anunció lo que podría ser el relevo de su par, el subcomandante Marcos, quien desde 1994 fue el vocero y autor de los numerosos documentos que difundió el Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN).

En el texto publicado este viernes y firmado por el nuevo dirigente zapatista, Moisés asume su origen indígena y asegura que desde hace una década se prepara dentro de las filas del grupo armado.
“El tiempo ya ha llegado y su momento también”, inicia el subcomandante Moisés, y agrega: “Como esos tiempos que traen todos los seres humanos, ya sean buenas o malas personas, un@ nace, llega y muere, se va. Son tiempos. Pero hay un otro tiempo en que un@ puede decidir para dónde caminar, cuando ya es tiempo de ver el tiempo, o sea ya puedes entender la vida, de cómo debe ser la vida aquí en este mundo que nadie puede ser dueño de lo que es el mundo”.

De manera alegórica, Moisés refiere que el subcomandante Marcos se retira a cuidar la ventana mientras que a él le corresponde vigilar la puerta. Usando una metáfora, parece indicar que Marcos requiere de atención médica, lo que corroboraría las versiones de que se encuentra enfermo desde hace años, probablemente de un pulmón.

“Estoy escribiendo esto a nombre de todos y todas los zapatistas, mientras que se le descompuso su compu al sup, y vi que salió a arreglarla, y le pregunté qué le pasó a su comp., y me dice se chingó el zuich, me dijo, ah, dije nomás, y él llevando un cincel y un marro de 5 kilos. Ya estuvo que no se va a arreglar, dije. Y me dijo que les hable yo a ustedes para que vayan conociendo quién se encarga de cuidar la puerta, así como también los vamos conociendo a ustedes por lo que escriben y dicen en todas partes, y lo que nos cuentan y nos han contado como compañeras y compañeros que somos de la Sexta”.

En su comunicado, Moisés alude a un relevo anterior, el del subcomandante Pedro, que según algunas versiones murió en 1994 durante la toma de la cabecera municipal de Las Margaritas. Su lugar sería ocupado precisamente por Marcos.

“Y es que ahora nos recordamos de un compañero inolvidable para tod@s nosotr@s zapatistas, el SubPedro, que en los últimos días de diciembre de 1993 nos dijo: aprendan compas, porque un día les tocará”.

Aunque advierte que el subcomandante Marcos no se retira, sino que continuará con sus tareas de cuidar y mirar desde la ventana, Moisés reitera que ahora él cumplirá con algunas de sus responsabilidades.
“Bueno compas, pues ahora ya lo saben que yo soy el encargado de la puerta, de estar pendiente de la nueva forma de trabajar con l@s compañer@s que vendrán a aprender lo que años les ha llevado construir a mis compañer@s zapatistas, y lo que somos ahora.”

El subcomandante Moisés hace un llamado a la organización civil, siguiendo el ejemplo de las comunidades de base del EZLN que se autogobierna con las llamadas Juntas de Buen Gobierno.

Eux et nous les regards

Lire le texte précédent:

Février 2013

Eux et nous VI.- Les regards, 

1. Regarder pour imposer ou regarder pour écouter.

SCI Marcos
dimanche 10 février 2013.



« Pour une fois je pourrai dire 
Sans qu’il y ait personne pour me contredire 
Que ce n’est pas la même chose celui qui désire 
Que celui qui convoite 
Comme ce ne sont pas les mêmes mots 
Qu’on dit pour qu’ils soient écoutés 
Ou pour qu’ils soient obéis 
Et ce n’est pas non plus le même celui qui me parle 
Pour me dire quelque chose 
Que celui qui me parle pour me faire taire ».


Tomás Segovia




« Cuarto Rastreo » dans « Rastreos y otros poemas » 
de l’éditeur qui a le bon goût de s’appeler « Sans nom ». 
Merci et une embrassade à María Luisa Capella, à Inés et Francisco 
(honneur au digne sang qui bat dans leurs cœurs)
 pour les livres et les lettres-guide.




Regarder est une façon de demander, disons-nous, nous les femmes et hommes zapatistes.


Ou de chercher...


Quand on regarde sur le calendrier et sur la géographie, aussi loin que soient l’une et l’autre, on demande, on interroge.




Et c’est dans le regard que l’autre, homme, femme ou chose, apparaît. Et c’est dans le regard que cet autre existe, que se dessine son profil comme étrange, comme autrui, comme énigme, comme victime, comme juge et bourreau, comme ennemi... ou comme compañer@.


C’est dans le regard que niche la peur, mais c’est là aussi que peut naître le respect.


Si nous n’apprenons pas à regarder le regard de l’autre, quel sens a notre regard, et nos questions ?


Qui es-tu ?

                 Quelle est ton histoire ?

                                                         Où sont tes douleurs ?

                                                                                                   Pour quand tes espérances ?


Mais ce qui importe, ce n’est pas seulement ce qu’on regarde, ou qui. Ce qui importe aussi, et surtout, c’est d’où on regarde.


Et choisir où regarder, c’est aussi choisir depuis où.


Est-ce la même chose que de regarder d’en haut la douleur de qui perd celles et ceux qu’il aime et dont il a besoin, à cause de la mort absurde, inexplicable, définitive, ou de le regarder d’en bas ?


Quand quelqu’un d’en haut regarde ceux d’en bas et se demande « combien sont-ils ? », en réalité il est en train de demander « combien valent-ils ? »


Et s’ils ne valent rien, qu’est-ce que ça peut faire combien ils sont ? Pour se défaire de ce nombre importun, il y a les grands médias payants, les armées, les polices, les juges, les prisons, les cimetières.


Et pour regarder ce qui nous concerne, les réponses ne sont jamais simples.


En nous regardant regarder ce que nous regardons, nous nous donnons une identité qui a à voir avec des douleurs et des luttes, avec nos calendriers et notre géographie.


Notre force, si tant est que nous en ayons une, se trouve dans cette reconnaissance : nous sommes qui nous sommes, et il y en a d’autres qui sont qui ils et elles sont, et il y a cet autre pour qui nous n’avons pas encore de nom, et qui cependant est qui il est. Quand nous disons « nous », nous ne sommes pas en train d’absorber, et ainsi de subordonner des identités, mais de mettre en relief les ponts qui existent entre les différentes douleurs et les diverses rébellions. Nous sommes égaux parce que nous sommes différents.


Dans la Sexta, nous les zapatistes hommes et femmes, nous répétons notre refus de toute tentative d’hégémonie, c’est-à-dire de tout avant-gardisme, qu’il nous touche par l’avant ou qu’il nous aligne, comme au long de ces derniers siècles, à l’arrière-garde.


Si avec la Sexta nous cherchons nos semblables dans les douleurs et les luttes, sans nous arrêter aux calendriers et aux géographies qui nous séparent, c’est parce que nous savons bien que le Commandeur, on ne le vainc pas avec une seule pensée, une seule force, une seule direction (aussi révolutionnaire, conséquente, radicale, puissante, ingénieuse, nombreuse et autres -euses que soit cette direction).



C’est l’enseignement de nos morts que la diversité et la différence ne sont pas une faiblesse pour ceux d’en bas, mais une force pour accoucher, sur les cendres de l’ancien, du nouveau monde que nous voulons, qu’il nous faut, que nous méritons.

Nous savons bien que ce monde n’est pas imaginé seulement par nous. Mais dans notre rêve, ce monde-là n’est pas un, mais beaucoup, différents, divers. Et c’est de sa diversité qu’il tient sa richesse.

Les essais répétés d’imposer l’unanimité sont responsables de l’affolement de la machine qui rapproche à chaque minute la minute finale de la civilisation telle qu’on la connaît jusqu’à présent.


Dans l’étape actuelle de la globalisation néolibérale, l’homogénéité n’est rien d’autre que la médiocrité imposée comme uniforme universel. Et si elle se différencie en quelque chose de la folie hitlérienne, ce n’est pas dans son objectif, mais dans la modernité des moyens pour y parvenir.


-*-


Et c’est vrai, nous ne sommes pas les seules et les seuls à chercher le comment, le quand, l’où et le quoi.


Vous, par exemple, vous n’êtes pas Eux. Bon, cela malgré le fait que vous ne semblez avoir aucun problème à vous allier avec Eux, pour... les tromper et les défaire de l’intérieur ? Pour être comme Eux mais pas si Eux que ça ? Pour réduire la vitesse de la machine, limer les crocs de la bête, humaniser la sauvagerie ?


Oui, nous le savons. Il y a une montagne d’arguments pour alimenter cela. Et même, vous pourriez forcer quelques exemples.

Mais...


Vous nous dites que nous sommes égaux, que nous nous trouvons dans le même bateau, que c’est la même lutte, le même ennemi... Mmh... Non, vous ne dites pas « ennemi », vous dites « adversaire ». D’accord, ça aussi, ça dépend de l’idée qui vient.



Vous nous dites qu’il faut nous unir tous et toutes parce qu’il n’y a pas d’autre chemin : les élections ou les armes. Et vous, qui appuyez sur cet argument fallacieux votre projet d’invalider tout ce qui ne se soumet pas au spectacle répétitif de la politique d’en haut, vous nous mettez en demeure : mourez ou rendez-vous. Et vous nous offrez même l’alibi puisque, argumentez-vous, comme il s’agit de prendre le Pouvoir, il n’y a que ces deux chemins.


Ah ! Et nous, si désobéissants : pas question de mourir, ni de nous rendre. Et, comme il a été démontré le jour de la fin du monde : ni lutte électorale, ni lutte armée.


Et s’il ne s’agissait pas de prendre le Pouvoir ? Mieux encore : et si le Pouvoir ne résidait plus dans cet État Nation, cet État Zombi peuplé d’une classe politique parasite qui pratique la rapine sur les restes des nations ?


Et si les électeurs qui vous obsèdent tant (d’où votre ravissement face aux multitudes) ne faisaient que voter pour quelqu’un que d’autres ont déjà choisi, comme Eux vous le démontrent tour après tour, tandis qu’ils se divertissent de chaque nouveau truc qu’ils trouvent ?


Oui, bien sûr, vous vous cachez derrière vos préjugés : ceux qui ne votent pas ? « C’est par apathie, par désintérêt, par manque d’éducation, ils font le jeu de la droite »... votre alliée en tant de géographies, en bien des calendriers. Ils votent, mais pas pour vous ? « C’est parce qu’ils sont de droite, qu’ils sont ignorants, vendus, traîtres, crève-la-faim... zombis ! »


Note de Marquitos Spoil : Oui, nous, nous sympathisons avec les zombis. Pas seulement à cause de notre ressemblance physique (nous n’avons même pas besoin de maquillage, juste comme ça nous ferions un malheur dans les castings de « The Walking Dead »). Aussi et surtout parce que nous pensons, comme George A. Romero, que dans une apocalypse zombie, la brutalité la plus folle serait l’œuvre de la civilisation survivante, pas celle des morts qui marchent. Et s’il restait quelque vestige d’humanité, il brillerait parmi les parias de toujours, les morts vivants pour qui l’apocalypse commence à la naissance et ne termine jamais. Comme à présent cela se passe dans n’importe quel coin de n’importe lequel des mondes existants. Et il n’y a pas de film, de bande dessinée ni de série télé qui rende compte de cela.



Votre regard est marqué par le mépris quand c’est vers le bas que vous regardez (même si c’est dans le miroir), et vous soupirez d’envie quand vous regardez vers le haut.




Vous ne pouvez même pas imaginer que quelqu’un n’éprouve pas d’autre intérêt à regarder cet « en haut » que de trouver le moyen de s’en défaire.




-*-

Regarder. Vers où et à partir d’où. C’est là ce qui nous sépare.

Vous, vous croyez que vous êtes les seuls, nous, nous savons que nous sommes un de plus parmi d’autres.




Vous, vous regardez vers le haut, nous, vers le bas.
Vous, vous regardez comment vous vous installez, nous, comment nous pouvons servir.
Vous, vous regardez comment diriger, nous, comment accompagner.
Vous, vous regardez combien on gagne, nous, combien on perd.
Vous, vous regardez ce qui est, nous, ce qui peut être.
Vous, vous regardez des chiffres, nous, des personnes.
Vous, vous calculez des statistiques, nous, des histoires.
Vous, vous parlez, nous, nous écoutons.
Vous, vous regardez de quoi vous avez l’air, nous, nous regardons le regard.
Vous, vous nous regardez et nous récriminez : où étions-nous quand votre calendrier marquait vos urgences « historiques » ? Nous, nous vous regardons et ne vous demandons pas où vous étiez pendant ces plus de 500 ans d’histoire.
Vous, vous regardez comment profiter de la conjoncture, nous, comment la créer.
Vous, vous vous en faites pour les carreaux cassés, nous, pour la rage qui les casse.
Vous, vous regardez les beaucoup, nous, les peu.
Vous, vous regardez les murs infranchissables, nous, les lézardes.
Vous, vous regardez les possibilités, nous, ce qui est impossible seulement jusqu’à la veille.
Vous, vous cherchez des miroirs, nous, des vitres.
Vous et nous, nous ne sommes pas la même chose.


-*-

Vous regardez le calendrier d’en haut, et c’est à lui que vous soumettez le printemps des mobilisations, les masses, la fête, la rébellion multitudinaire, les rues débordant de chants et de couleurs, de slogans, de défis, ceux qui sont déjà beaucoup plus de cent trente et quelques, les places pleines de monde, les urnes avides de se remplir de bulletins, et vous, vous courez, pressés, parce qu’il-est-clair-qu’il-vous-manque-une-direction-révolutionnaire-de-parti-une-politique-d’alliances-ample-souple-parce-que-les-élections-sont-votre-destin-naturel-mais-vous-êtes-très-gamin-e-s-vous-êtes-snobs-petits-gars-et-filles-comme-il-faut / ensuite-lumpen-quartier-bande-moutards-nombre-de-votants-potentiels-ignorants-inexperts-naïfs-balourds-idiots, surtout idiots. Et vous voyez dans chaque gros meeting la fin de l’histoire. Et après, quand il n’y a plus de foules avides d’un leader, ni d’urnes, ni de fêtes, vous décidez que c’est fini, que ça va comme ça, qu’on verra si se présente une autre occasion, qu’il faut attendre six ans, six siècles, qu’il faut regarder ailleurs, mais toujours vers le calendrier d’en haut : l’enregistrement légal du parti, les alliances, les postes.


Et nous, toujours avec le regard boiteux, nous remontons le calendrier, nous cherchons l’hiver, nous nageons vers l’amont, nous passons par le ruisseau, nous arrivons à la source. Là, nous voyons ceux qui commencent, ceux qui sont peu, les moins nombreux. Nous ne leur parlons pas, nous ne les saluons pas, nous ne leur disons pas ce qu’ils ont à faire, nous ne leur disons pas ce qu’ils ont à ne pas faire. En revanche, nous les écoutons, nous les voyons avec respect, avec admiration. Et elles, eux, ne feront peut-être jamais attention à cette petite fleur rouge, si semblable à une étoile, si petite qu’elle est à peine un petit caillou, et que notre main laisse en bas, près de leur pied gauche. Pas parce que nous voudrions leur dire ainsi que la fleur-roche était à nous, aux zapatistes femmes et hommes. Pas pour qu’ils prennent ce petit caillou et le jettent contre quelque chose, contre quelqu’un, même si les raisons et les envies ne manquent pas. Mais peut-être parce que c’est notre façon de leur dire, à elles et eux et à tou-te-s nos compas de la Sexta, que les maisons et les mondes, on commence à les construire avec de petits galets, et ensuite ils grandissent et presque personne ne se souvient de ces pierres du début, si petites, si peu de chose, si inutiles, si seules, et alors vient un zapatiste, une zapatiste, il voit le petit caillou et le salue et s’assoit à côté de lui et ils ne parlent pas, parce que les petites pierres, comme les zapatistes, ne parlent pas... jusqu’à ce qu’ils parlent, et ensuite le truc, ou la trique, c’est selon, c’est qu’ils se taisent. Et non, ils ne se taisent jamais, ce qui se passe, c’est qu’ensuite, il n’y a personne pour écouter. Ou alors c’est parce que nous avions vu plus loin sur le calendrier et que nous savions, à l’avance, que cette nuit arriverait. Ou encore parce que nous leur disons comme ça, même s’ils ne le savent pas, mais nous, nous le savons, qu’ils et elles ne sont pas seuls. Parce que c’est avec les petits nombres que les choses commencent et recommencent.


-*-


Vous, vous ne nous avez pas vus avant... et vous continuez à ne pas nous regarder.
Et, surtout, vous ne nous avez pas vus vous regarder.


vous ne nous avez pas regardés vous voir dans tout votre orgueil, détruisant stupidement les ponts, minant les chemins, vous alliant avec nos persécuteurs, nous méprisant. Vous convaincant que ce qui n’est pas dans les médias n’est pas, tout court.


Vous ne nous avez pas vus vous regarder en train de dire et de vous dire qu’ainsi, vous restiez sur la terre ferme, que ce qui est possible, c’est le terrain solide, que vous tranchiez les amarres avec ce stupide navire d’absurdes et d’impossibles, et que c’étaient ces fous (nous) qui partions à la dérive, isolés, seuls, sans cap, payant de notre existence le fait d’être conséquents.


Vous avez pu voir notre resurgissement comme une partie de vos victoires, et à présent vous le ruminez comme l’une de plus de vos défaites.

Allez, continuez votre chemin.

Sans nous regarder, ni nous écouter.

Parce qu’avec la Sexta et les zapatistes, on ne peut pas regarder ni écouter impunément.

Et ça, c’est notre vertu ou notre malédiction, ça dépend vers où on regarde, et surtout à partir d’où s’allume le regard.

(à suivre)

Depuis n’importe où, dans n’importe lequel des mondes.
Sup Marcos
Planète Terre

Février 2013.

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Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=927
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista


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Reincidentes. Groupe de rock, Séville, État espagnol. Manuel J. Pizarro Fernández : batterie. Fernando Madina Pepper : basse et voix. Juan M. Rodríguez Barea : guitare et voix. Finito de Badajoz « Candy » : guitare et voix. Carlos Domínguez Reinhardt : technicien du son. Version Rock de « Yo te nombro libertad » en vidéo dédié à l’héroïque lutte du Peuple Mapuche.



Eduardo Galeano dit un conte du Vieil Antonio : « L’Histoire des Regards ».



Joan Manuel Serrat chantant « El Sur también existe », de Mario Benedetti, dans un concert en Argentine, Amérique Latine. Quand il finit de chanter, Serrat se dirige vers les coulisses et ramène sur scène Mario Benedetti, que nous chérissons tant (à partir de la minute 3:01).





Eux et Nous: PS a la sexta V



Janvier 2013.

EUX ET NOUS. PS à la Sexta, qui, comme son nom l’indique, est la cinquième partie de « Eux et nous ».


SCI Marcos
dimanche 10 février 2013.


Lire le texte précédent: Eux Et  Nous V: La Sexta


PS. QUI DONNE DES INDICES POUR RENFORCER VOS SOUPÇONS :



1. Si telle ou telle personne...


...a toutes, plusieurs ou certaines des circonstances aggravantes suivantes, comme par exemple : être une femme, être un homme, être un enfant, être jeune, être étudiant-e, être employé-e, être rebelle, être lesbienne, être gay, être indigène, être ouvrier-e, être habitant-e des quartiers, être paysan-e, être sans emploi, être croyant-e, être travailleur-euse sexuel-le, être artiste, être employé-e domestique mais pas domestiqué-e, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

... est différente, et non seulement elle n’en a pas honte et elle ne se cache pas, mais au contraire, elle en défie les bonnes consciences, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

... est un organisation, groupe, collectif libre et/ou libertaire, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

...est quelqu’un-e qui n’entre pas dans une autre liste qui ne soit pas celle des « superflus », alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

... est quelqu’un-e qui n’accepte pas les ordres en-dehors de sa conscience, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

...est quelqu’un-e qui n’attend ni ne soupire pour des sauveurs suprêmes, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

... est quelqu’un-e qui sème en sachant qu’il ne verra pas le fruit, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.

...est quelqu’un-e qui, quand on lui explique patiemment et de la bonne manière (c’est-à-dire au bord de l’hystérie) que la machine est toute-puissante et invincible, sourit, non pas comme si elle ne comprenait pas mais comme si cela ne lui importait pas, alors faites attention, il se peut qu’elle soit de la Sexta.


PS À OPTION MULTIPLES.-

Vous êtes en train de discuter avec un-e autre compa1, de quelque-chose, en tout cas, c’est une chose entre vous. Précisément, comme vous êtes en train de dire à votre interlocuteur-trice : « ok, alors on se voit, verra là-bas », à ce moment-là arrive un homme avec une tête de « je-suis-très-respectable-j’ai-beaucoup-de-connaissances », qui déroule devant vous une longue liste de carnets révolutionnaires d’analyste révolutionnaire de toutes les révolutions passées et à venir, et commence à vous expliquer, avec un ton strident, qui vous devez lui obéir et faire comme il conseille-préconise-ordonne. Et, quand vous êtes sur le point de dire à votre compa « c’est quoi ce mec ? », l’homme monte le ton de sa voix et dit, en montrant son haut niveau intellectuel et en se bouchant les oreilles : « j’entends pas, j’entends pas, je suis en bois, j’ai des oreilles de poisson »2 et s’en va, furieux. Alors vous :


a) courrez après lui pour le supplier de ne pas vous abandonner dans l’obscurité de l’ignorance (la vôtre, bien sûr) et que s’il vous plaît, il continue à l’illuminer avec la lumière translucide (la sienne bien sûr).

b) dites, en sanglotant, « c’est vrai, j’ai été un fou et un ingrat, je ne ferai pas de bêtises »

c) complétez le « c’est quoi ce mec ? » que vous n’aviez pas terminé

d) dites à votre compa « ok mec, je pensais que tout à coup la patrouille allait arriver, je veux dire, l’autre patrouille »3.

e) vous dites à vous-mêmes « bordel de merde, cette ville en vaut autant »

f) comme si de rien était, vous restez bloqué à regarder ce mur tout nu, solitaire et sans tâche, et vous partez en pensant trouver le fric pour vous faire quelques pots parce que, pensez-vous, un mur comme ça, on ne peut pas lui refuser ni une signature ni un graffiti, se mettre en accord avec le « crew », mettre l’heure et le lieu ou, comme on dit, le calendrier et la géographie. En plus, vous avez une idée de ce que vous allez inscrire, par exemple, cette phrase de Mario Benedetti qui dit « De deux dangers doit se préserver l’homme nouveau : de la droite quand elle est droitière, de la gauche quand elle est gauchère »4.

g) rentrez à votre maison, quartier, foyer, comme on dit et vous dites à votre partenaire : « je crois que je vais arrêter les « sandwichs-tacos-grecs ». Aujourd’hui j’ai halluciné qu’en pleine rue, il y avait l’émission de Laura Bozzo et en entendant le « que le pauvre diable entre », on me poussait en me disant « allez, fait pas exprès, c’est ton tour »5

h) vous pensez, « putain, p’t’être que c’est vrai que les drogues et/ou l’alcool affectent le cerveau »

i) vous vous demandez « à qui faisait-il référence ? »



Si vous avez marqué les réponse a et/ou b, alors vous avez un futur, mais il vous manque des détails. Par exemple, vous auriez dû vous proposer pour lui porter ses livres. Si vous le faites par méchanceté et non par servilité, alors ajoutez à la pile de livres celui de Pascal Quignard appelé « Butes » ou « Boutès » (vous savez que le français est à la mode maintenant), de l’éditeur Sextopiso (j’vous jure qu’il s’appelle comme ça)6. On ne sait jamais, l’homme le lira et apprendra à utiliser avec plus d’esprit l’allégorie des sirènes. Ah, mais quoi qu’il en soit, il va vous dire de continuer à ramer pour ramener le héros à la maison.


Si vous avez marqué n’importe laquelle des options c, d, e, f, g, h, alors vous, compa, n’avait pas de remède et bien entendu que vous n’aurez pas de place vip dans inéluctable-révolution-mondiale-qui-initiera-l’aurore-pour-les-masses-désemparées-guidées-par-l’analyse-profonde-et-concrète-de-la-réalité-concrète des savants analystes. Tant pis, qui vous ordonne d’aller avec ces mauvaises ondes de la rébellion, la liberté et l’autonomie ?


Si vous avez marqué la réponse i, ne vous inquiétez pas, ça ne vaut pas la peine.




PS QUI VOUS ORIENTE ET VOUS DIT QUE...



Vous perdez votre temps si...


1.- Si vous argumentez à quelqu’un qui vous a dit que « la peur des hauteurs est illogique. La peur de tomber, par contre, est prudente et évolutionniste », Sheldon Cooper7 donne sa version du « bas » en argumentant l’opportunité de rester en-bas ; et votre interlocuteur, après avoir repassé dans sa tête tous les noms des auteurs révolutionnaires classiques et les noms de tous les secrétaires généraux de tous les partis, vous demande « mais qui est donc ce Sheldon Cooper, un autre lumpen de la Sexta ? »

2.- Si vous répétez à voix haute :
« Il y a toujours une possibilité. Tout est question de petites possibilités. Nous affrontons un long et dur voyage, peut-être plus dur que ce qu’on peut imaginer. Mais ça ne peut pas être plus difficile que notre voyage jusqu’à maintenant. Nous ne sommes plus que quelques-uns. C’est pour cela que nous devons rester unis, lutter pour les autres, être disposés à donner nos vies pour les autres si c’est nécessaire. »

Et quelqu’un vous interrompt, irrité, en disant :

« Arrête de réciter ce qu’écrit la tête-de-chiffon-chaussette-à-losanges-homme-capote-de-laine. Je n’en peux plus avec ça, ramassis d’ingénu-es. Et cette explication de l’étape suivante de la Sexta n’est rien d’autre que de la littérature bon marché du sous-comédien marcos. Tu ne te rends pas compte qu’ils ne font qu’utiliser les indigènes pour prendre l’argent et aller en Europe se balader avec la Cassez8 ? Parce que tout le monde sait que le « houppes »9 a fait un pacte avec le clown de marcos pour la libération de cette française là, et qu’ils exonéreront le PRI de la fraude électorale. »

Celui qui vous dit ça s’en va, satisfait de vous avoir illuminé, et vous ne pouvez plus lui préciser que c’est une tirade du personnage Rick Grimes (interprété par Andrew Lincoln) dans le premier épisode de la deuxième saison de la série télévisée « The Walking Dead », développée par Franck Darabont, basée dans la BD homonyme créée par Robert Kirkman et Tony Moore et produite par AMC.


Note de Marquitos Spoil : oui, moi aussi je pense que ne doivent pas mourir Daryil Dixon (interprété par Norman Reedus) ni Michone (interprétée par Danai Gurira), mais peut-être que les scénaristes avaient peur que les deux adhèrent à l’Autre campagne, ils ont le profil.


PS. QUI CONTINUE À CONSEILLER :

Vous pouvez récupérer un peu du temps perdu si, passés les 2 épisodes auxquels il est fait référence avant, et après d’y avoir pensé un peu, vous vous demandez « que diable est la Sexta ? »

Alors vous allez et vous écrivez dans le moteur de recherche de votre préférence « Sexta » et...

alors apparaissent à l’écran tous les WARNINGS passés et à venir, depuis les « attention, cela peut affecter sérieusement votre santé mentale », « url malicieuse » (ah, grand hommage involontaire de ce programme antivirus, merci), jusqu’au classique « virus libertaire détecté, n’affecte par le hardware mais provoque un bordel dans le software de votre pensée », et à continuation les options : « élimine le virus sans plus de démarche », « mettez-le en quarantaine de « problèmes à régler », « passez à la section des causes perdues », « archives en ingénuités », etc.

Vous êtes, c’est clair, comme on dit, contrariant10 (ben oui, non ? Parce que vous continuez à lire) et ça vous fait chier (bip de censure), c’est-à-dire, ça vous dérange qu’on vous dise ce que vous pouvez ou devez faire ou pas, et donc vous cliquez et alors là vous vous repentez presque immédiatement parce que, pour le dire en termes non cybernétiques, l’écran est un sacré bordel, avec tellement de couleurs que même le protecteur d’écran le plus défoncé ne l’a imaginé, puis des musiques (sans offenser les lecteurs) de tous types. Vous, bien sûr, vous demandez ce qu’a pris le programmateur et, puisqu’on y est, s’il n’est pas espion et mouchard11, mais là, tin-tintin, des paroles, beaucoup de paroles, qui ensuite ont l’air de se mettre dans l’ordre et vous pouvez lire :

« La Sexta ».- Nom avec lequel les zapatistes de l’EZLN se réfèrent à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone et/ou ceux qui adhèrent à la dite déclaration. Nom avec lequel s’auto-désigne un petit, très petit, minuscule, infime, groupe d’hommes, de femmes, d’enfants, d’anciens et d’autres qui résistent et luttent contre le capitalisme et se proposent de faire un monde meilleur, pas parfait, mais meilleur. Nom avec lequel on désigne les gens sales, laids, mauvais, grossiers et rebelles qui prétendent construire une autre façon de faire de la politique (c’est-à-dire qui urinent face au vent parce que pour cela il n’y a pas de devis, ni de charges, ni de prestige socialement reconnu). Nom avec lequel on identifie un nombre indéterminé mais méprisable de personnes et de groupes, qui se sentent convoqués mais pas subordonnés par/aux zapatistes, maintiennent leur autonomie, leur calendrier et leur géographie (la majorité n’est pas sujette à crédit, et donc parfaitement superflue). J’ai déjà dit qu’ils sont sales, laids, mauvais, grossiers ? Ah, c’est parce qu’ils le sont réellement. Pour "zapatistes", voyez aussi "chaussures", "escarpins", "cordonniers", "rebelles", "encombrants", "gênants", "inutiles", "irrévérencieux", "sans carte d’électeur", "non nés", "grossiers, surtout grossiers", "et oui, aussi sales, laids et mauvais"12.

PS SUR LE MAUDIT (dans plus d’un sens) MOT DE PASSE :

Compas de la Sexta : je sais que j’ai reçu un nombre indéterminé (c’est plus élégant que de mettre « un paquet ») d’invectives, qui ne sont pas à la menthe13, pour ce qui est du mot de passe. Mais levez le pied de l’accélérateur et je vous explique :

Comme vous avez pu le voir, notre site internet tombe au septième click qu’on y fait. Je sais que je pourrais me joindre aux théories du complot et nous justifier en prétextant une attaque cybernétique du vilain en service, du gouvernement suprême, du pentagone, le MI6, la DGSE, la CIA ou du KGB (le KGB n’existe plus ? Vous avez la preuve que nous sommes dans la préhistoire) mais la vérité c’est que nous avons un serveur qui, très dans la mouvance alternative, fonctionne avec le pozol14 et quand on dit aux compas qui s’en chargent "donnez-en au serveur", ils se servent du pozol, et se l’enfilent, et il ne reste rien pour l’autre serveur. Alors nous avons vu d’autres fois qu’il y a des compas qui s’y connaissent et ont des médias libres, blogs, sites et tout ça. Et ce sont eux qui prennent les écrits, et parfois aussi les vidéos. Les vidéos sont très importantes dans les textes, tellement que nous les préparons de la même façon voire plus que les paroles. C’est pour ça qu’on les envoie par le site internet « Enlace Zapatista » parce que comme ça, ce ne sont que des paroles et que c’est mieux qu’il y ait de la musique et de la vidéo qui, comme on dit, complètent la parole, comme si c’était un post-scriptum très moderne, comme celui d’ici. Bon, mais je vous disais que ces compas des médias libres et libertaires, groupes, collectifs, individus, prennent ce que l’on dit et le lance plus loin et à plus d’endroits.


Alors on fait comme on dit des preuves. Nous savons que pour ces compas, il n’y a pas de mot de passe qui leur résiste et même s’ils ne savent pas exactement ce que c’est, ils cliquent par-ci par-là et ¡zás ! Ils sont en train de lire. Et alors on pense, que se passe-t-il si, comme on dit, les mauvais gouvernements nous dissimulent la parole et que les médias payants nous punissent avec le fouet de son mépris et du coup, plus rien de rien. Ils l’ont fait d’autres fois et c’est pour ça qu’il y a des gens qui s’activent avec cette absurdité de pourquoi nous étions silencieux, et pourquoi jusqu’à maintenant et bla bla bla. Alors nous pensons, s’ils nous dissimulent et que ces compas sympas prennent notre parole et la lancent pour d’autres. Parce ce que ceux qui nous intéresse aussi comme interlocuteurs qui s’informent là-bas, avec elles/eux. Alors on a pensé que nous allions faire le test, si les compas sont là-bas, surtout ceux qui ne savent pas encore qu’ils sont nos compas (et nous non plus ne le savons pas, mais ce n’est pas le sujet), se cognent au mur pour avoir de nos nouvelles : que font-ils ? Ils vont chercher auprès de autres ? Ou quoi ? Et c’est ce qu’on a fait. Et c’est ce qu’on a vu : et bien à ces compas cybernétiques, le mot de passe ne leur a pas résisté plus longtemps que pour démarrer ou, comme on dit, ils s’en sont foutu et sont entrés rapidement et ont rapidement mis le texte complet en ligne et la majorité avec tout et les vidéos. Et alors on a vu aussi que, non seulement le site est tombé mais aussi sont tombées les invectives, qui ne sont pas à la menthe mais on a vu apparaître par-ci par-là ceux des médias et blogs et ces trucs et qui disaient « ici c’est complet » avec le petit signal t’as compris ? Ok, ok, ok, plus de jeux de mots. Alors ben on s’est dit que s’ils invectivent l’un, qu’ils invectivent tout le monde. Ok, ok, ce n’est pas comme ça, mais vous savez maintenant, compas, que si vous ne pouvez pas entrer sur le site, cherchez avec d’autres compas. Et à ces compas libres et/ou libertaires de médias, blogs, sites ou comme on les appelle, et bien pour de vrai, avec notre cœur, merci. Et croyez-moi quand je vous dis que (et nous en avons vu), ce n’est pas facile que nous, les zapatistes, nous disions cette parole. Parce que nous attachons de l’importance aux paroles, tellement que nous avons fait une guerre pour elles.


Quoi qu’il en soit, de temps en temps vont être publiées des parties avec des mots de passe, mais pour des choses très concrètes et pour ne pas ennuyer le personnel avec des sujets qui n’intéressent peut-être personne, bon peut-être ceux de la Sexta, oui, mais pas tou-tes, à très peu. Par exemple : si on prend l’invitation que nous vous faisons pour le mois d’août 2013, quand les Conseils de Bon Gouvernement zapatistes fêtent leurs 10 ans d’œuvrer à l’autonomie libertaire ; et qu’il va y avoir une petite fête dans les communautés zapatistes ; et qu’à ces dates, il pleut beaucoup, et qu’ici, en plus de dignité, la seule chose qui va abonder va être la boue, de telle façon que ceux qui viennent, amènent le nécessaire pour ne pas devenir de la couleur de la terre. Bon, ben ces choses, compas, on va les mettre avec un mot de passe, parce qu’à la majorité, cette information ne va pas les intéresser seulement à celles et ceux de la Sexta, et d’autres vont être les invité-es. Donc ça en reste là. J’espère que maintenant les invectives seront à la menthe.

Bon. Santé et vraiment, vous envoyez et nous lisons tout ce que vous écrivez, positif et négatif, de partout. Parce que nous savons que le monde est très grand, qu’il y a beaucoup de mondes et de l’unanimité existe seulement pour le cerveau des fascistes de tout le spectre politique qui essayent d’imposer leur homogénéité.

Depuis n’importe où, dans n’importe lequel des mondes.

Sup Marcos
Janvier 2013.

Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=927
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista

Lire le texte Suivant.

Eux et Nous: La Sexta

Janvier 2013

EUX ET NOUS V.- LA SEXTA

Lire le texte precedent: Eux et Nous IV. Les douleurs d´en Bas



SCI Marcos
mercredi 6 février 2013.

ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE (EZLN), Mexique.


Destinataires : Les compañer@s adhérent-e-s à la Sixième déclaration de la Forêt lacandone (la Sexta) dans le monde entier.

Expéditeurs : Les zapatistes, femmes et hommes, du Chiapas, Mexique.

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Compañeras, compañeros et compañeroas,
Compas du Réseau contre la Répression et pour la Solidarité,

Recevez toutes, tous, le salut des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards de l’Armée zapatiste de libération nationale, les plus petits de vos compañeros.


Nous avons décidé que notre première parole spécialement adressée à nos compañer@s de la Sexta soit donnée à connaître depuis un espace de lutte, comme c’est le cas du Réseau contre la répression et pour la solidarité. Mais les paroles, les sentiments et les pensées qui se dessinent ici ont comme destinataires aussi ceux qui ne sont pas présents. Et surtout, ils sont pour elles et eux.

Nous voudrions vous remercier du soutien que vous avez apporté à nos communautés, à nos compañeros bases de soutien zapatistes et aux compas adhérents prisonniers au Chiapas durant tout ce temps.

Nous gardons dans notre cœur vos paroles d’encouragement et la main collective qui a étreint la nôtre.


Nous sommes sûrs que l’un des points à traiter dans votre réunion sera, ou a déjà été, le démarrage d’une grande campagne en soutien au compa Kuy, pour dénoncer l’agression dont il a été l’objet et demander justice pour lui et tous les blessés à la même date, et pour exiger la liberté absolue de tous les gens arrêtés dans la Ville de Mexico et à Guadalajara à l’occasion des protestations contre l’imposition d’Enrique Peña Nieto comme titulaire de l’exécutif fédéral.


Ce n’est pas le seul point, mais il est important aussi que cette campagne envisage de réunir des fonds pour soutenir le compa Kuy dans les frais d’hospitalisation, et dans ceux de sa future récupération, que nous, les zapatistes, nous espérons proche.


Pour soutenir cette campagne financière, nous envoyons une petite somme en espèces. Bien que petite, nous vous demandons de l’ajouter à ce que vous récoltez pour notre compañero de lutte. Dès que nous pourrons rassembler davantage, nous le ferons parvenir à la personne que vous désignerez pour ce travail.



Nous avons voulu profiter de cette réunion que vous tenez, non seulement pour saluer votre acharnement, mais aussi et surtout pour saluer, à travers vous, tous les compas au Mexique et dans le monde qui ont maintenu fermement ce lien qui nous unit et que nous appelons la Sexta.


Sachez que ça a été un honneur de vous avoir pour compañeroas.


Nous savons que cela a l’air d’un adieu, mais ça ne l’est pas. Ça signifie seulement que nous donnons pour terminée une étape sur le chemin que nous indique la Sexta, et que nous pensons qu’il y a à faire un nouveau pas.


Nous avons eu à subir bien des déboires, parfois ensemble, parfois chacun dans sa géographie.

À présent, nous voulons vous expliquer et vous communiquer quelques changements dans notre démarche par laquelle, si vous êtes d’accord et que vous nous accompagnez, nous reviendrons, mais d’une autre manière, au long compte de douleurs et d’espoirs qui avant s’est appelé l’Autre Campagne au Mexique et la Zezta Internazionale dans le monde, et qui à présent sera simplement La Sexta. Maintenant, nous irons plus loin, jusqu’à...

Le temps du Non, le temps du Oui




Compañeras, compañeros,


Une fois définis qui nous sommes, notre histoire passée et actuelle, notre place et l’ennemi que nous affrontons, comme c’est mis en forme dans la Sixième déclaration de la Forêt lacandone, il reste à terminer de définir pour quoi nous luttons.


Une fois définis les « non », il faut finir de dessiner les « oui ».

Et pas seulement, il manque aussi d’autres réponses aux « comment », « quand », et « avec qui ».


Vous savez tous que notre pensée n’est pas de construire une grande organisation avec un centre dirigeant, un commandement centralisé, un chef, qu’il soit individuel ou collégial.

Notre analyse du système dominant, de son fonctionnement, de ses forces et faiblesses, nous a conduits à signaler que l’unité d’action est possible si on respecte ce que nous appelons « les modalités » de chacun.


Et cette histoire de « modalités » n’est pas autre chose que les connaissances que chacun d’entre nous, individuellement ou collectivement, tire de sa géographie et de son calendrier. C’est-à-dire de ses douleurs et de ses luttes.


Nous, nous sommes convaincus que tout essai d’homogénéité n’est rien d’autre qu’une tentative fasciste de domination, même si elle se cache sous un langage révolutionnaire, ésotérique, religieux, ou assimilé.

Quand on parle d’ « unité », on omet de signaler que cette « unité » est sous le commandement de quelqu’un ou quelque chose, individuel ou collectif.


Sur le fallacieux autel de « l’unité », non seulement on sacrifie les différences, mais on cache aussi la survivance de tous les petits mondes de tyrannies et d’injustices dont nous souffrons.


Dans notre histoire, la leçon se répète encore et encore. Et à chaque tour que fait le monde, la place de l’opprimé, du méprisé, de l’exploité, du spolié est toujours pour nous.


Ce que nous appelons « les quatre roues du capitalisme » : exploitation, spoliation, répression et mépris, se sont reproduits tout au long de notre histoire, avec différents noms sur l’étiquette, mais nous sommes toujours les mêmes en dessous.


Mais le système actuel en est arrivé à un stade de folie extrême. Sa soif de déprédation, son mépris absolu pour la vie, sa jouissance de la mort et de la destruction, son entêtement à installer l’apartheid pour tous les différents, c’est-à-dire tous ceux d’en bas, sont en train de mener l’humanité à sa disparition comme forme de vie sur la planète.


Nous pouvons, comme quelqu’un pourrait le conseiller, attendre patiemment que ceux d’en haut finissent par se détruire eux-mêmes, sans remarquer que leur orgueil dément conduit à la destruction de tout.


Dans leur soif d’être toujours plus haut, ils dynamitent les étages d’en bas, les fondations. L’édifice, le monde, finira par s’effondrer et il n’y aura personne à accuser comme responsable.


Nous, nous pensons que oui, quelque chose va mal, très mal. Mais que si, pour sauver l’humanité et la maison bien maltraitée qu’elle habite, quelqu’un doit s’en aller, ce doit être, il faut que ce soit, ceux d’en haut.

Et nous ne nous référons pas à l’exil des personnes d’en haut. Nous parlons de détruire les relations sociales qui rendent possible que quelqu’un soit en haut au prix que quelqu’un d’autre soit en bas.

Nous, les hommes et les femmes zapatistes, nous savons que cette grande ligne que nous avons tracée sur la géographie du monde n’a rien de classique. Que cette histoire d’ « en bas » et d’ « en haut » dérange, incommode et irrite. Oui, et ce n’est pas la seule chose qui irrite, nous le savons bien, mais pour l’instant c’est de cette incommodité-là que nous nous occupons.

Nous pouvons être dans l’erreur. Sûrement que nous le sommes. Voici qu’apparaissent déjà les policiers et les commissaires de la pensée pour nous juger, nous condamner et nous exécuter... Pourvu que ce soit seulement dans leurs écrits flamboyants et qu’ils ne cachent pas une vocation de bourreaux derrière celle de juges.


Mais c’est ainsi que nous, les zapatistes, femmes et hommes, voyons le monde et ses modalités :

Il y a du machisme, du patriarcat, de la misogynie, ou quel que soit le nom qu’on lui donne, mais c’est une chose d’être une femme d’en haut, et une autre totalement différente de l’être d’en bas.

Il y a de l’homophobie, oui, mais c’est une chose d’être un homosexuel d’en haut et une tout autre de l’être d’en bas.

Il y a du mépris pour les gens différents, oui, mais c’est une chose d’être différent d’en haut et une autre de l’être d’en bas

Il y a la gauche comme alternative à la droite, mais c’est une chose d’être de gauche en haut et quelque chose de complètement distinct (et opposé, ajoutons-nous) de l’être en bas.

Mettez votre identité dans ce paramètre que nous signalons et vous verrez ce que nous vous disons.

L’identité la plus trompeuse, à la mode à chaque fois que l’État moderne entre en crise, et celle de « citoyenneté ».

Il n’on rien en commun, et bel et bien tout d’opposé et de contradictoire, le « citoyen » d’en haut et le « citoyen » d’en bas.

Les différences sont poursuivies, acculées, ignorées, méprisées, réprimées, spoliées et exploitées, c’est vrai.


Mais nous, nous voyons une différence plus grande encore qui traverse ces différences : l’en haut et l’en bas, ceux qui ont et ceux qui n’ont pas.

Et nous voyons que cette grande différence a quelque chose de substantiel : l’en haut se trouve au dessus de l’en bas ; celui qui a, il possède parce qu’il dépouille ceux qui n’ont pas.

Toujours d’après nous, cette histoire d’en haut et d’en bas détermine nos regards, nos paroles, notre écoute, nos pas, nos douleurs et nos luttes.

Peut-être y aura-t-il une autre occasion pour expliquer davantage notre pensée là-dessus. Pour l’instant, nous dirons seulement que regards, paroles, écoutes et pas de ceux d’en haut tendent à la conservation de cette division. Bien sûr que cela n’implique pas l’immobilité. Le conservatisme paraît très loin d’un système qui découvre des façons plus nombreuses et meilleures d’imposer les quatre blessures dont souffre le monde d’en bas. Mais ces « modernisations » ou « progrès » n’ont d’autre objectif que de maintenir en haut ceux d’en haut de la seule façon possible, c’est-à-dire sur ceux d’en bas.


Le regard, la parole, l’écoute et les pas d’en bas, d’après nous, sont déterminés par les questions : Pourquoi ainsi ? Pourquoi eux et elles ? Pourquoi nous ?


Pour nous imposer des réponses à ces questions, ou pour éviter que nous les posions, on a construit de gigantesques cathédrales d’idées, certaines plus ou moins élaborées, la majorité si grotesques que non seulement cela surprend que quelqu’un les ait élaborées et que quelqu’un y croie, mais aussi qu’on ait construit des universités et des centres d’études et d’analyse fondés sur elles.


Mais il apparaît toujours un-e trouble-fête pour ruiner les festivités successives de la culmination de l’histoire.

Et ce-tte malappris répond à ces questions par une autre : « pourrait-il en être autrement ? »

Cette question pourrait bien être celle qui déclenche la rébellion dans son acception la plus large. Et elle pourrait l’être parce qu’il y a un « non » qui l’a accouchée : ça n’a pas de raison d’être ainsi.

Excusez-nous si ce confus détour vous a irrité-e-s. Mettez-le sur le compte de notre modalité, ou de nos us et coutumes.

Ce que nous voulons dire, compañeras, compañeros, compañeroas, c’est que ce qui nous a appelé-e-s à la Sexta a été ce « non » rebelle, hérétique, grossier, irrévérencieux, gênant, dérangeant.


Nous en sommes arrivé-e-s là parce que nos réalités, nos histoires, nos rébellions nous ont conduits à ce « ça n’a pas de raison d’être ainsi ».

Cela, et le fait que, de manière intuitive ou élaborée, nous avons répondu « oui » à la question « pourrait-il en être autrement ? »

Il reste à répondre aux questions qui se bousculent après ce « oui » :

Comment est cette autre manière, cet autre monde, cette autre société que nous imaginons, que nous voulons, dont nous avons besoin ?

Que faut-il faire ?

Avec qui ?

Nous devons chercher les réponses à ces questions si nous ne les avons pas. Et si nous les avons, nous devons nous les faire connaître entre nous.

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Dans ce nouveau pas, mais sur le même chemin de la Sixième déclaration de la Forêt Lacandone, en tant que zapatistes que nous sommes nous allons essayer d’appliquer quelque chose de ce que nous avons appris dans ces sept années, et nous allons opérer des changements dans le rythme et la rapidité du pas, oui, mais aussi dans la compagnie.


Vous le savez, l’un des nombreux et grands défauts que nous avons, nous les femmes et hommes zapatistes, c’est la mémoire. Nous nous rappelons qui s’est trouvé quand et où, ce qu’il a dit, ce qu’il a fait, ce qu’il a tu, ce qu’il a défait, ce qu’il a écrit, ce qu’il a effacé. Nous nous rappelons les calendriers et les géographies.

Qu’on ne nous interprète pas mal. Nous ne jugeons personne, chacun-e construit comme il ou elle peut son alibi pour ce qu’il-elle fait ou défait. La bête marche de l’histoire dira si cela a été une réussite ou une erreur.

Pour notre part, nous vous avons vu-e-s, nous vous avons écouté-e-s, de tou-te-s nous avons appris.

Nous avons vu ceux qui se sont approchés seulement pour tirer un profit politique propre de l’Autre Campagne, ceux qui sautillent d’une mobilisation à une autre, séduits par les masses et palliant ainsi leur incapacité à engendrer quelque chose par eux-mêmes. Un jour, ils sont anti-électoraux, un autre jour ils déploient leurs drapeaux dans les mobilisations à la mode ; un jour ils sont enseignants, le lendemain étudiants ; un jour ils sont indigénistes, l’autre ils s’allient avec les grands propriétaires et les paramilitaires. Ils appellent le feu justicier des masses, et ils disparaissent au premier jet d’eau des chars anti-émeute.

Nous ne recommencerons pas à marcher avec eux.

Nous avons vu qui sont ceux qui apparaissent quand il y a des tribunes, des interlocuteurs, une bonne presse, de l’attention, et qui disparaissent à l’heure du travail sans bruit mais nécessaire, comme le savent la majorité de ceux qui écoutent ou lisent cette lettre. Pendant tout ce temps, notre regard et notre écoute n’ont pas été pour ceux qui se trouvaient en haut de la tribune, mais pour ceux qui l’ont construite, ceux qui ont fait à manger, qui ont balayé, monté la garde, conduit les véhicules, distribué les tracts, qui se sont défoncés, comme on dit. Nous avons aussi vu et entendu ceux qui sont grimpés sur les autres.

Nous ne recommencerons pas à marcher avec eux.


Nous avons vu qui sont les professionnels des assemblées, leurs techniques et tactiques pour bousiller des réunions de telle sorte qu’eux seuls, et ceux qui les suivent, restent pour approuver leurs propositions. Ils distribuent les défaites partout où ils apparaissent en dirigeant les tables de modérateurs, en écartant les « snobs » et les « petits bourgeois » qui ne comprennent pas que dans l’ordre du jour se joue l’avenir de la révolution mondiale. Ceux et celles qui voient d’un mauvais œil n’importe quel mouvement qui ne se termine pas par une assemblée sous leur direction.


Nous ne recommencerons pas à marcher avec eux.


Nous avons vu qui sont ceux qui se présentent comme des combattants pour la liberté des prisonniers et prisonnières dans les événements et les campagnes, mais qui nous ont demandé d’abandonner les prisonniers d’Atenco et de continuer le parcours de l’Autre Campagne, parce qu’ils avaient leur stratégie et leurs événements programmés.

Nous ne recommencerons pas à marcher avec eux.

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La Sexta est un appel zapatiste. Appeler n’est pas unir. Nous ne prétendons pas unir sous une direction, ni zapatiste ni de n’importe quelle autre filiation. Nous ne cherchons pas à coopter, recruter, supplanter, avoir l’air, faire semblant, tromper, diriger, subordonner, utiliser. La destination est la même, mais la différence, l’hétérogénéité, l’autonomie des modalités du cheminement, sont la richesse de la Sexta, sont sa force. Nous offrons et nous offrirons le respect, et nous demandons et demanderons le respect. À la Sexta, on adhère sans autre condition que le « non » qui nous convoque et l’engagement de construire les « oui » nécessaires.

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Compañeroas, compañeros, compañeras,


De la part de l’EZLN nous vous disons :


1.- Pour l’EZLN, il n’y aura plus une Autre Campagne nationale et une Zezta Internazionale. À partir de maintenant nous cheminerons aux côtés de ceux que nous inviterons et qui nous accepteront comme compas, aussi bien sur la côte du Chiapas que sur celle de Nouvelle Zélande.

C’est ainsi que le territoire de notre action est à présent clairement délimité : la planète nommée « Terre », située dans ce qu’on appelle le Système solaire.

Nous serons maintenant ce que nous sommes naturellement : « La Sexta ».




2.- Pour l’EZLN, être de la Sexta ne requiert pas d’affiliation, ni de cotisation, ni d’inscription sur une liste, d’original ou de copie d’une identification officielle, de reddition de comptes, d’être à la place du juge, ou du jury, ou de l’accusé, ou du bourreau. Il n’y a pas de drapeaux. Il y a des engagements et des conséquences de ces engagements. Les « non » nous appellent, la construction des « oui » nous met en mouvement.


2.- (bis ? NdT) Ceux qui, avec le resurgissement de l’EZLN, espèrent une nouvelle période de tribunes, et de grandes concentrations, et les masses mettant le nez à la fenêtre de l’avenir, et les équivalents à la prise du palais d’hiver, seront déçus. Il vaut mieux qu’ils s’en aillent une bonne fois. Qu’ils ne perdent pas leur temps, et ne nous fassent pas perdre le nôtre. La marche de la Sexta est à longues enjambées, pas pour les nains de la pensée. Pour des actions « historiques » et « conjoncturelles », il y a d’autres espaces où certainement ils trouveront leurs aises. Nous, nous ne voulons pas changer seulement de gouvernement, nous voulons changer de monde.




3.- Nous réaffirmons qu’en tant qu’EZLN nous ne nous allierons à aucun mouvement électoral au Mexique. Notre conception a été claire là-dessus dans la Sexta, et il n’y a aucune variation. Nous comprenons qu’il y en ait pour penser qu’il est possible de transformer les choses d’en haut sans devenir pour autant un de plus de ceux d’en haut. Pourvu que les désillusions qui en découleront ne les amènent pas à se transformer en ce contre quoi ils luttent.




4.- Notre parole pour vous proposer des initiatives organisationnelles, politiques et de diffusion sera EXCLUSIVE pour ceux qui nous le demanderont et que nous accepterons, et envoyée par le courrier de la page électronique aux adresses que nous avons. Elle apparaîtra aussi sur la page d’Enlace zapatista (Liaison zapatiste), mais on ne pourra accéder à son contenu complet que grâce à un mot de passe qui changera continuellement. Ce mot de passe, nous vous le ferons parvenir d’une façon ou d’une autre, mais il sera facile à déduire pour qui lit avec attention ce qui se voit, et pour qui a appris à déchiffrer les sentiments qui deviennent des lettres dans notre parole.




Chaque individu-e, groupe, collectif, organisation, ou quel que soit le nom que chacun-e se donne, a le droit et la liberté de passer cette information à qui il jugera bon de le faire. Tou-te-s les adhérent-e-s à la Sexta auront le pouvoir d’ouvrir la fenêtre de notre parole et de notre réalité à qui ils-elles voudront. La fenêtre, pas la porte.




5.- L’EZLN vous demande de la patience pour vous faire connaître les initiatives que, durant sept ans, nous avons mûries, et dont le principal objectif sera de vous mettre en contact direct avec les bases de soutien zapatistes de la façon qui, à mon humble avis et selon ma longue expérience, est la meilleure, c’est-à-dire : comme des élèves.




6.- Pour l’instant, nous vous anticipons que ceux qui le peuvent et qui le veulent, et qui seront invités expressément par la Sexta-EZLN, commencent à mettre de côté du pognon, du blé, de la money, ou quel que soit le nom de la monnaie de change dans chaque partie de la planète, pour être en mesure de voyager vers les terres zapatistes à des dates à préciser. Plus tard, nous vous donnerons plus de détails.




Pour terminer cette missive (qui, comme c’est évident, a le défaut de ne pas avoir de vidéo ou de chanson pour l’accompagner et compléter sa version lue), nous voulons envoyer la meilleure de nos embrassades (et nous n’en avons qu’une) aux hommes, femmes, enfants et vieillards, groupes, organisations, mouvements ou quel que soit le nom que chacun-e se donne, qui pendant tout ce temps nous ne nous ont pas éloignés de leurs cœurs, ont résisté et nous ont soutenus en tant que compañeras, compañeros et compañeroas que nous sommes.




Compas,


Nous sommes la Sexta.
Ça va être très dur.
Nos douleurs ne seront pas moindres en nous ouvrant à ceux qui souffrent par le monde. Le chemin sera plus tortueux.
Nous bataillerons.
Nous résisterons.
Nous lutterons.
Nous mourrons peut-être.
Mais une, dix, cent, mille fois, toujours nous vaincrons, toujours.

Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène
 - Commandement général de l’Armée zapatiste de libération nationale

La Sexta-EZLN.
Sous-commandant insurgé Marcos.

Chiapas, Mexique, Planète Terre.
Janvier 2013.


PS. - Par exemple, le mot de passe pour voir cet écrit sur la page est, comme c’est évident, « marichiweu », comme ça, en minuscules, et en commençant à gauche.


Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=924
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista

Lire le texte suivant: Eux et Nous: PS a la Sexta


:: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: Écoute et regarde les vidéos qui accompagnent ce texte :




“Cumbia Zapatista”, du groupe “Sonido Psicotropical”. Dans le disque “Rola la lucha zapatista”. ¡A mover el bote a ritmo de cumbiaaaaa !




“Nadie mira”, du groupe “RABIA”. Con Iker Moranchel, Guitarra y voz. Alejandro Franco, Batería y voz. Manco, Bajo. Cámara, Sara Heredia. Edición, Eduardo Vargas, Grabado y editado en Gekko Audiolab, México DF, Julio 2012. Aussi dans le disque “Rola la lucha zapatista”. ¡Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrock !



http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2013/01/26/ellos-y-nosotros-v-la-sexta/