domingo, 11 de junio de 2017

Des collectifs de l'Autre Europe se solidarisent avec la lutte des peuples indigènes du Mexique

DEPUIS L’EUROPE D’EN BAS A GAUCHE, SOLIDARITE AVEC LA LUTTE DES PEUPLES
INDIGENES DU MICHOACAN ET DU MEXIQUE

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Aux peuples du Michoacán

Au Congrès National Indigène et à l’Armée Zapatiste de Libération Nationale

A la Sexta au Mexique et dans le monde entier

Depuis très longtemps, dans l’Etat du Michoacán et dans tout le Mexique,
les peuples indigènes se soulèvent et s’organisent contre l’exploitation
et l’injustice, afin de récupérer l’autonomie et la liberté que la
colonisation européenne leur a volée depuis plus de 500 ans.

Face à la spoliation orchestrée par les puissants, en juin 2009 le peuple
nahua d’Ostula s’est soulevé sur la côte du Michoacán et a récupéré des
centaines d’hectares qui étaient sous le contrôle du crime organisé. Cette
détermination pour reprendre le contrôle de leur territoire, leur
communauté l’a payé de la mort et la disparition de 34 des leurs.

Le 15 avril 2011, c’est le digne peuple de Cherán qui s’est lui aussi
soulevé contre le saccage de ses forêts, là aussi par le crime organisé.
Là aussi, ils ont dû payer ce défi par le sang et par la disparition de
certain des leurs, mais grâce à l’organisation de leur « ronde
communautaire », ils ont pu reprendre le contrôle de leur destin en tant
que communauté, créer une mairie populaire et en dégager les partis
politiques assassins. Six ans après, tout comme Ostula, ses habitants sont
toujours décidés à lutter et plus organisés que jamais.

Depuis le « soulèvement des autodéfenses » en 2013, il y a chaque fois
plus de villages qui se soulèvent et s’organisent dans le Michoacán afin
de se défendre et de lutter pour protéger leur territoire communautaire et
pour renforcer les instances communales et assembléistes de gouvernement.
Face à cela, la répression du gouvernement local de Silvano Aureoles se
déploie avec chaque fois plus de force contre les communautés indigènes de
cet Etat de l’ouest du Mexique :



-  Le 24 février passé, plus de mille agents de police ont encerclé la
communauté en lutte de Caltzontzin suite aux actions exécutées par la
communauté afin de défendre son territoire, que cherche à spolier le
gouvernement corrompu de la municipalité voisine d’Uruapan. Au-delà des
perquisitions, de l’irruption dans les domiciles, des coups et des
vexations qu’ils ont faites, 13 comuneros sont incarcérés depuis lors,
accusés par l’entreprise états-unienne Kansas City Southern d’avoir mené
le blocage des voies ferroviaires du train de marchandises qui passe juste
à côté de la communauté. Exigence de libération pour laquelle depuis lors
les communautés indiennes, le mouvement enseignant et les écoles normales
rurales du Michoacán ne cessent de manifester.

-  Le 5 avril dernier, c’est la communauté purépecha d’Arantepacua,
Michoacán, situé à côté de Cherán, qui a été attaquée de manière sanglante
et brutale par des centaines de militaires et de forces spéciales de la
police, tuant 4 personnes, faisant des dizaines de blessés et incarcérant
38 personnes, libérées depuis. Cette répression n’a pas empêché la
communauté de créer sa propre « Ronde communautaire » comme un outil
d’auto-défense face à la violence d’Etat, tout comme Caltzontzin l’avait
aussi fait durant ces dernières années.

Tout comme ces communautés qui luttent et qui défendent leur autonomie
collective dans les conditions les plus adverses qu’on puisse imaginer,
des centaines de villages de tout le Mexique, parlant des dizaines de
langues différentes, se soulèvent en ce moment pour se défendre des
spoliations des entreprises minières, hydro-électriques, éoliennes, du
crime organisé et de tant d’autres choses. Des dizaines de peuples qui
luttent jour après jour pour défendre leur langue, leur forme de vie et
leurs pratiques communales de gouvernement. Après la tenue de nombreuses
assemblées dans tout le Mexique, le Congrès National Indigène et l’Armée
Zapatiste de Libération Nationale ont annoncé la prochaine mise en place
d’une Conseil Indigène de Gouvernement pour le Mexique, qui aspire à
gouverner ce pays suivant les traditions d’assemblées des communautés et
des peuples.

Avec en tête la mémoire de notre défunt compañero purépecha Juan Chavez,
depuis l’Europe d’en-bas à gauche, nous souhaitons manifester notre
soutien total à la digne lutte menée par les peuples indigènes du
Michoacán et du Mexique, dire que nous soutenons et que nous suivons avec
beaucoup d’intérêt la formation prochaine d’un Conseil Indigène de
Gouvernement pour le Mexique, et que nous exigeons aux côtés du Congrès
National Indigène la libération des 13 prisonniers de Caltzontzin et des
autres prisonniers de lutte sociale et des communautés indigènes de tout
le pays, comme c’est le cas d’Alvaro Sebastian Ramirez, Raymundo Pascual
García, Rómulo Arias Mireles, Teófilo Pérez, Pedro Sánchez Berriozábal,
Lorenzo Sánchez Berriozábal, Marco Antonio Pérez González, Dominga
Martínez González, Santiago Moreno Pérez, Esteban Gómez Jiménez, Alejandro
Díaz Sántiz, Miguel Angel Peralta, Luis Fernando Sotelo, Fernando Barcenas
et de tellement et tellement d’autres.

Nous exigeons justice pour les 4 comuneros assassinés dernièrement par les
forces répressives à Arantepacua, tout comme nous exigeons justice pour
l’assassinat par la police de l’enfant Hidelberto Reyes García à Ostula et
celle des comuneros assassinés à Ostula et à Cherán, justice pour les
personnes assassinées à Nochixtlan, Oaxaca, pour les comuneros assassinés
à San Sebastian Bachajon, Chiapas, pour les martyrs d’Acteal (Chiapas),
pour les enfants brûlés vifs dans la crèche ABC à Hermosillo (Sonora) et
pour les milliers de vies volées par les forces policières, militaires et
les cartels paramilitaires au Mexique.

Nous continuons d’exiger la présentation en vie des étudiants portés
disparus de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, tout comme celle des 6
comuneros disparus d’Ostula et celle des milliers de disparus et disparues
que recherchent jour après jour leurs proches dans tout le Mexique.

Nous savons bien que l’infamie n’est pas le propre du gouvernement
mexicain, mais bien du système capitaliste qui gouverne le monde entier.
La preuve de cela, nous la voyons tous les jours avec les milliers de
réfugiés qui meurent chaque année dans l’indifférence la plus totale en
cherchant à traverser la mer méditerranée, à travers les crimes racistes
et xénophobes des forces policières et des groupes fascistes en Europe, et
tellement d’autres choses. C’est pour cela que nous savons bien que nous
n’avons pas d’autre choix que de lutter jour après jour, ensemble,
solidaires, depuis en bas et à gauche.

Peuples et villages indigènes du Michoacán et du Mexique : vous êtes un
exemple de lutte pour nous et pour le monde entier. Nous partageons votre
combat, et essaierons de relier nos résistances aux vôtres.

VIVE L’ARMEE ZAPATISTE DE LIBERATION NATIONALE !

VIVE LE CONSEIL INDIGENE DE GOUVERNEMENT !

¡VIVE LES PEUPLES INDIGENES DU MICHOACAN, DU MEXIQUE ET DU MONDE !

¡LIBERTE POUR LES PRISONNIER.E.S ET PRESENTATION EN VIE DES DISPARU.E.S !

HALTE A LA REPRESSION !

Desde Europa : Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte
(CSPCL-Paris, Francia) ; Comité de Solidarité avec les Indiens des
Amériques (CSIA-Nitassinan) ; Groupe de Soutien à Leonard Peltier
(LPSG-France) ; Secrétariat international de la Confédération Nationale du
Travail (CNT Francia) ; Corsica Internaziunalista (Corsica) ; Union
syndicale Solidaires, Francia ; Espoir Chiapas/Esperanza Chiapas
(Francia/México) ; Terre et liberté pour Arauco (Francia) ; MutVitz13 y
Caracol-Marseille (Francia) ; Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai
(Barcelona-Catalunya) ; Adherentes a la Sexta Barcelona ; CGT-Estado
Español ; Associazione Ya Basta ! (Milano, Italia) ; 20zln (Italia) ;
Comitato Chiapas "Maribel" (Bergamo, Italia) ; Colectivo Tierra y
Territorio (Madrid, Estado español) ; Associazione Ya Basta Caminantes y
Cooperazione Rebelde (Napoli, Italia) ; Espiral de solidaridad – semilla
de resistencia (Grecia) ; Adhesiva, espai de trobada i acció (Barcelona) ;
ASSI (Acción social Sindical Internacionalista, Estado español) ; Gruppe
B.A.S.T.A. (Münster, Alemania) ; Manchester Zapatista Collective
(Inglaterra), Colectivo Paris Ayotzinapa (Paris, Francia)

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